Youssoupha , un Boudjouman*


«10 ou 15 FCFA c’est mieux que d’aller tendre la main »

Il collecte des ordures depuis 2013. La soixantaine passée, on le retrouve au niveau de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (U.C.A.D) dérrière le Pavillon Q à la recherche de matières plastiques à revendre.


Comment réagissez-vous  face à la perception négative des gens sur les « Boujoumans » ?
(Dépité) Vous savez dès qu’on parle d’ordures c’est lié à ce qui est sale, ce qui a été jeté. Donc dès qu’on vous surprend sur un bac d’ordures. Elles (les personnes) le verront autrement au lieu d’essayer de comprendre le pourquoi. Y a aussi certains qui préfèrent aller gâcher l’argent récolté à partir de la collecte pour de l’alcool. C’est pourquoi on parle de Boujouman. Finalement on met tout le monde dans le même sac.

Depuis quand exercez vous ce métier ?
(Il ne tient pas sur place) C’est en 2013 que j’ai commencé. Avant j’avais un autre boulot mais maintenant je suis devenu vieux. Récolter des plastiques me permet de gagner de l’argent pour avoir de quoi vivre. Se battre ici pour 10 FCFA ou 15 FCFA c’est mieux que d’aller tendre la main.

Que récupérez-vous principalement ?
D’habitude je ramasse de canettes en aluminium, de la plastique (des bouteilles vides..).

Combien ça coûte?
Ça dépend. Le kilo d’aluminium peut aller jusqu’à 250Fcfa. C’est difficile d’atteindre le Kilo. Dès fois on y passe des jours et des jours. Une  bouteille vide quant à elle coûte 10 Fcfa.

Quelles difficultés rencontrez-vous pendant la collecte ?
Ce n’est pas facile. Parce qu’on utilise nos mains généralement pour fouiller. Ce qui n’est pas d’ailleurs très sûre. On essaie parfois d’éviter le plus de bouteilles en verre…etc ou d’utiliser un bâton sinon on risque de se blesser.

Où revendez-vous cela après la collecte ?
Après collecte, on amène tout à la piste (Terrain situé sur la VDN abritant une ancienne piste d’aviation dont l’occupation a occasionné un bras de fer entre Le maire de Mermoz Sacré Cœur B. Diaz et des mécaniciens).

Qui viennent acheter ?
Ceux sont souvent des gens qui l’utilisent pour des produits publicitaires. Ils retirent l’emballage de base pour y mettre leurs enseignes pour en faire des potions (« Safara »).

Que voudriez vous qu’on améliore ?
(Rires) On voudrait qu’on nous aide à l’avenir. On manque sérieusement de moyens. Vous savez au Sénégal, C’est l’agriculture et l’élevage qui dominent.  Après s’ensuit la vente. Il y a peu de fabriques.

*Un recycleur







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