NAVETANES 2023: Le Ndoucoumane vibre au rythme des « Assiko »


Cp: (Senenews) Joueurs de l'Asc Gueule Tapée 2


La région de Kaffrine, accueille les phases nationales, sportives et culturelles des Navetanes 2023, qui ont débuté le 11 Juillet et devront se poursuivre jusqu’au 27 juillet prochain. Une première pour la région du ndoucoumane où les habitants et les invités profitent de l’ambiance et des festivités.

Sur la route qui part de la grande porte du stade El Hadji Babacar Gaye menant vers l’axe de Mabo, l’affluence est de mise. Les motos Jakarta défilent et lancent des klaxons. De tous parts, les bruits de festivités se perçoivent. Par-ci un concert, par-là les bruits des tambours émanant des supporters des équipes en compétitions. En cette soirée endiablé, au bout d’une ruelle, de nulle part on voit surgir, des joueurs arborant des maillots rouges, formant un groupe, qui courent tout en déclamant de petits chants. Ils sont suivis par de jeunes talibés qui leur lancent des moqueries et se plaisent à reproduire les mouvements d’exercice des footballeurs. Assis devant leurs maisonnées, à même les nattes ou sur des chaises pliables, les habitants se nourrissent les yeux et scrutent les scènes qui n’en finissent pas de défiler. Le jour suivant, c’est une ambiance électrique qui emplit encore la ville de Kaffrine. Et pour cause, le match des quarts de finale devant opposer en compétition séniors l’équipe d’Haayo de Matam à celle de l’asc Waaly Daan de Thiès. Peu avant, que commencent les choses sérieuses, on aperçoit un homme habillé d’un gros pantalon bouffant, tenant un grand bol rempli de biscuits et de confiserie, aller vers le sens de petits marmots, tout près du stade, à la confluence des quartiers Escale et Diamaguène Centre, pour leur distribuer en espérant des prières. Vers 18h, c’est l’heure de match. 

Ambiance électrique

Au stade, les supporters commencent à hausser le niveau lorsque les joueurs font leur entrée sur le terrain. Tous vibrent au rythme des « assiko ». L’équipe des supporters de Waaly Daan qui semble être plus en vue déclament le fameux « Sénégal Woynala » tandis que du côté de Haayo, on chantonne des chants en  pulhar qui font vibrer leurs joueurs en train de s’échauffer. Pas de pause jusqu’à la mi-temps, c’est la confrontation jusqu’au bout entre les supporters. Que des chants Assiko.  Entre tambours persécutés, sifflements, le match se termine à la mi-temps par le score de (1-0). L’équipe de Wally Daan a gagné la première manche sur et en dehors du terrain. Et cette pause va permettre aux supportes de souffler. Démoralisé, Adama Diané, supporter de Haayo, est assis, les deux mains croisées sur la tête, sur un des hauts pontons qui supporte les gradins du stade. « On a manqué d’intensité. C’est normal qu’on nous mène au score », sort-il amèrement de la bouche.  Il espère que son équipe va se redresser en seconde période. « Je me plais bien dans la région. Nous avons été bien accueillis par les populations. L’ambiance est des plus fous. Je n’espère pas rentrer de sitôt», indique-t-il. De son côté la mascotte de l’équipe Wally Daan « Theugeuzeu », de son vrai nom Jean Alfred Dacosta, sandwich à la main, la bouche qui dégouline, se promet d’accélérer la cadence en seconde mi-temps. « C’est nous qui gérons les gradins, nos joueurs gèrent sur le terrain. C’est tout », nous lance-t-il. Pour lui, « ces chants sont un moyen de s’évader, de supporter et de profiter autour de tout de le monde ». La vingtaine, Theugeuzeu, visage en sueur, espère que son équipe va aller jusqu’au bout de la compétition. Mohamed, un autre thiessois, fait le déplacement lors de chaque match de Waaly Daan, depuis Thiès pour rejoindre la région kaffrinoise. C’est pour lui un mal pour un bien. « Nous travaillons durant les jours de semaine, mais on n’essaie à chaque match de faire le maximum pour venir supporter notre équipe. C’est notre passion. Les navetanes, on ne peut pas les râter. Impossible ! ».

 

Une nouveauté à Kaffrine

Alors que toutes les équipes de Kaffrine en compétitions dans ces joutes des navetanes, dont les plus en vue Asc Bokk Jom et Khandalou, se sont faits éliminés, les habitants n'en démoralisent pas et profitent de l’ambiance tout en faisant écouler leur commerce tout en se joignant à la fête. « On s’en sort avec la vente et on profite de l’ambiance car c’est tout nouveau pour nous tout ce qui se passe ici. C’est la première fois que nous accueillons un tel événement », nous fait savoir Aïda Bitèye, vendeuse à l’étal. La ville de Kaffrine a changé de visage avec la réception des phases nationales, sportives et culturelles de la région, selon le constat qu’en fait Mohamed Coulibaly, qui pense que cet évènement est un moyen pour la ville de Kaffrine « de s’initier et vibrer au rythme des assiko », un monde qui attire les foules. « A Kaffrine, on n’était pas habitué à toute cette ambiance, c’est pourquoi les gens profitent de l’occasion pour se défouler », indique-t-il. De retour des vestiaires, les supporters ne semblent pas être fatigués. C’est encore des chants, des danses avec des gestuelles dont eux seuls en connaissent les secrets. En rouge, du côté des gradins, les supporters de Walidane, et de l’autre côté en bleu blanc, les supporters de Haayo. A la fin, Waaly Daan l’emporte fièrement par un seul but à zero (1-0), au grand bonheur de ses suporters. La bataille des rythmes a donné son verdict.

Un gagne-pain pour les vendeurs, les tickets qui divisent

Alors que le match se termine, un autre commence. Celui-ci va opposer l’équipe de Mboulane à celui de Diamono de Louga. A la porte, Un groupe d’enfants que nous avons rencontrés se sentent frustrés et attendent parce qu’ils ne peuvent pas se payer le ticket de 500 fcfa qui donne accès au stade. Dans la foulée, Fatou Thioye, une vendeuse de cacahuètes s’emporte contre les agents de sécurité qui lui refuse l’accès. « Ils veulent vraiment casser l’ambiance, la seule fausse note c’est le problème d’accès au stade, pour les vendeuses. On nous demande de payer le ticket. Ce qui ne devrait pas être le cas », fustige la dame en colère contre les gardes. Au même moment, le car de l’équipe de Mboulane se stationne devant la porte du stade. Un viel homme qui en sort, distribuent des sachets d’eau glacée au groupe d’enfants. Ce qui calme un peu leur humeur. Quand on leur demande quelle équipe, supporte-t-il ? L’un deux qui répond au nom d’Aladji nous lance, « Moi je supporte l’équipe qui gagne ». A côté du groupe de marmots, deux amis patientent également à la porte. Moussa et Mohamed sont aussi des joueurs navetanes de l’Asc Yakaar de Kaffrine, n’ayant pas pu se qualifier aux phases nationales, ils sont venus suivre leurs collègues des autres régions et espèrent compétir l’année prochaine. 

Marième Fatou Dramé (Correspondante)

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