Inassouvies nos vies, ça régénère !

Dans Inassouvies nos vies, Fatou Diome analyse de façon humoristique et tout autant sérieuse le rapport à la vie et à la vieillesse. 

Cp: Sen cv

C’est avec le cœur grand ouvert qu’on lit ce livre. On en ressort « ragaillardi » pour mieux vivre. Porté par cet humour désabusé dont elle a habitué ses lecteur(e)s depuis plusieurs années, Fatou Diome nous dresse une description à la fois réaliste et saisissante des humains, ces « inassouvies ». Dans ce bouquin, Betty, le personnage principal dont le chemin de vie est presque similaire à l’auteure au point qu'il est difficile de dissocier son personnage de Fatou Diome, est une jeune femme à cheval entre deux cultures, qui vit seule en France. Son passe-temps favori est d'observer les gens. Betty est une « loupe » qui ne laisse filer aucune information. Elle scrute les moindres faits et gestes de ses voisins puis en déduit leurs états d’âme ou les invente. Sa rencontre avec Félicité, nom qu’elle donne à une vieille dame habitant l’immeuble d’en face de chez elle scellera son destin, lui fera découvrir plusieurs maux qui touchent les personnes âgées et la pousse à s’interroger sur elle-même. A travers les quotidiens et les réflexions de Betty, Fatou Diome arrive à bouleverser le lecteur et à analyser avec acuité moult questions d’actualité en rapport avec la jeunesse, la vieillesse, le don de soi, le militantisme, la chirurgie plastique, la modernité etc... Après donc le ventre de l’Atlantique et le recueil La Préférence Nationale, ce livre sorti en 2008 ( Flammarion, 12021 FCfa)  et qui du  reste traite d'une thématique brûlante d’actualité est un achèvement des deux premiers comme le révèle l’auteure dans cette interview. 

Cp: Babelio

En effet, dans ses précédentes œuvres, l’auteure d’origine sénégalaise étale tout son attachement à l’Afrique et dénonce des sujets comme l’égoïsme, le rejet et beaucoup d’autres méfaits.  Bref, Inassouvies les vies est un roman duquel on sort la tête chamboulée de questions. ça torture, comme sait si bien le faire Fatou Diome avec ses lecteurs.